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Bay-Car Blues Festival (jour 1)
Blues Eaters (F)-Muddy Gurdy (F/US)-The Norman Jackson Blues Band (US)- Ruben Moreno & Dwight Carrier (US)
Grande-Synthe (F) (02-11-2018)

reporter team: Lola & Paul


info organisatie: Bay-Car Blues
info bands:
Blues Eaters (F)
Muddy Gurdy (F/US)
The
Norman Jackson Blues Band (US)
Ruben Moreno & Dwight Carrier (US)

© Rootsville 2018


C’est la 4ème ou 5ème année que nous visitons le Bay Car Blues Festival de Grande Synthe et nous n’avons jamais été déçus de la richesse du choix des musiciens engagés. Cette année 2018 ne dérogeait à la règle certainement pas dans le contexte.

Et c’est parti avec les musiciens du combo "The Blues Eaters" fondé en juillet 2008 qui se compose de 4 musiciens aguerris. Ils écument les scènes françaises et européennes depuis 15 ans. Ils ont partagé la scène avec un nombre important de pointures du Blues tel que notamment avec Bill PERRY, Tommy CASTRO, Loonie BROOKS, John PRIMER, MAGIC SLIM, Johnny WINTER et bien d’autres…

Norman ROSAIA (chant, guitare, harmonica), Jonathan NOSALIK (guitare), Olivier JACQUELINE (contrebasse, basse), Sébastien COURTI (batterie) vous proposent un voyage du côté de la West Coast des années ‘40 / ‘50 jusqu’aux bas-fonds de Chicago.

Leurs influences proviennet de T-Bone Walker, Magic Sam, Eddie Jones, Bobby Blue Bland, Hollywood Fats, Muddy Waters et les artistes CHESS. Des rythmes endiablés font penser aux ambiances jazzy des clubs enfumés de la Windy City.

Le quatuor ouvre ce Bay Car 2018 de belle façon et leur leader Norman offre au public un des meilleurs débuts depuis pas mal d’années. Le public ne s’y est pas trompé en appréciant le slow blues « Just a Shadow » ainsi qu’un très beau « Still The Same » tiré de « Night Ridin’ Daddy ». Cà sent bon la Nouvelles Orléanaises où le rythme est roi avec « Stumping Stuff » ou encore, « Never Surrender », Wandering Soul », « Nurse Radio », « Just A Shadow » et « Killing Groove » et pour Terminer « One Night In New Orleans », ce que nous avons vraiment très apprécié. Bravo Messieurs!

Ensuite, pour continuer le programme les français de Muddy Gurdy entre en scène. Petite parenthèse pour situer nos 3 globetrotters du blues. Inspiré par d'une idée originale du percussioniste Marc Glomeau, le groupe français Hypnotic Wheels introduit avec bonheur une vielle, instrument jamais associé au Blues.

Hypnotic Wheels crée un univers singulier mêlant blues du Mississippi, musique de la France centrale, pop, trance et électro, réunissant des éléments de la musique électronique et folklorique. Son  obsessionnelle résonnance, mystique et énigmatique comme une transe perpétuelle - d'où son nom - élabore un arrière -plan hypnotisant pour la voix magnétique de Tia.

Le trio et l'ingénieur du son Pierre Bianchi ont été acclamés lors de leur premier grand spectacle au festival 7 Nights to the Blues dans le Nord de la France en 2013 et sur toutes les scènes qu'ils ont foulées. Leur premier album, « Hypnotic Wheels », est sorti à l’automne 2014.

Ils ont donc enregistré leur deuxième album dans l’état du Mississippi au printemps 2017. Nos musiciens n’ont pas hésité pas à se déplacer Outre Atlantique pour y concrétiser leurs projets. Ils sont entre autre allés à Como, et à Indianola, berceau de BB King dont ils ont joué « Help the Poor ». Muddy Gurdy (le nom de l'album et du groupe) est sorti en février 2018. Cet opus marie le son unique de la vielle à roue avec nos instruments plus conventionnels (guitare – percussions).
La fusion du blues traditionnel du Mississippi et du son incroyable rendu sur scène ce soir-là. Leur «See My Jumper » en est là pour en attester. Ils reprennent la quintessence du sud profond du Mississippi avec « Going Down South » de RL Burnside ou Shake’m on Down » du regretté Fred McDowell.

La présence de Sharde Thomas aux fifres et au chant, qui a fait uniquement le déplacement pour être « on stage » à défaut de Cédric Burnside retenu au States. Sharde remonte encore plus loin dans la naissance du blues (Afrique) en interprétant elle-même sa composition « Fly With Me » ou « Sharde Blues », une composition autobiographique. Ensuite, « My Babe » de Little Walter, « Glory Glory ». Aussi « Down in Mississippi », chanson très engagée. Ils terminent avec le très entrainant « Sally Walker ».

Le Blues-Sphère de Liège avait signé Hypnotic Wheels l’année passée. Y reviendra-t-elle de Muddy Gurdy qui balaye tous les clichés conventionnels.
Tia Gouttebel (guitar, vocals) - Gilles Chabenat (hurdy-gurdy) - Marc Glomeau (percussion, vocals) - Sharde Thomas (fifre, djembé et chant)

Le groupe suivant n’a pu relever le défi de surpasser Muddy Gurdy, tellement ils avaient mis la barre très haut. Bien que à chacun de leur spectacle, The Norman Jackson Band  a pour leitmotiv : "Get Your Happy On"!

Il s’est classé au 3ème rang mondial lors de la finale du Défi international du blues 2016, avec son «The Soul Machine». Norman est né à Canton dans l'Ohio et, grandissant à Detroit et à Chicago, il a appris des vrais maîtres de Blues et de la Soul. Norman a commencé à apprendre le saxophone à Rick Shortt qui était âgé de 12 ans, et qui est maintenant le moteur à turbine du groupe . Il joue le rôle principal au saxophone en tant que showman sauvage. Son neveu, le Boogieman, est devenu son batteur. En adoptant Danny Williams comme bassiste de sa congrégation, le groupe forme une section rythmique stable.

Le Norman Jackson Band effectue une tournée internationale pour faire la promotion de son nouveau cd «It's the the Drummer’s Fault».
Je n’ai pas très bien digéré leur blues difficile notamment à la guitare, malgré un effort consenti dans le sens positif, funk, blues et soul. Rick s’est démené comme un beau diable en en faisant trop, pour ma part, mais il essayait de faire lever le public qui ne l’a pas suivi. « Chain Gang » de Sam Cooke par exemple ou, « Give Me Love » tombaient un peu à plat.

Membres du groupe: Norman Jackson: Guitar & Vocals - Rick Shortt: Saxophone & Vocals - Ron Brown: Drums - Danny Williams: Bass

"Le concert de Dwayne Dopsie prévu initialement a dû être annulé, vraiment très déçu voulant le voir absolument.  Le festival a réagi rapidement et a pu signer deux autres grands noms de la Louisiane et du Texas: Ruben Moreno & Dwight Carrier

Ruben Moreno & Dwight Carrier.

Dwight Carrier et Ruben Moreno ont une longue amitié et profitent donc de la possibilité de se produire ensemble en plus de leurs propres projets. Les deux se croisent les instruments. Outre l'accordéon, Dwight joue également de la guitare et Ruben est un accordéoniste primé ainsi qu'un fantastique joueur de rubboard (Ruben était au festival en 2013 avec Lynn August). Aux côtés du bassiste Joseph Whitfield et du batteur Albert Stewart, le quatuor 'Zydeco Soul' s'anime comme les rouages des aiguilles d’une horloge bien huilée. Le public du «Festival américain Cajun Blues & Zydeco 2018» peut assister au feu d'artifice de deux géants du Texas et de la Louisiane.

Ce soir, ce sera "Jamabalaya, Gumbo", et Zydeco tout Show". Dans le Zydeco louisianais, il existe des générations, des tribus créoles, qui portent haut et fort le flambeau de cette musique envoûtante et dansante. Les "Chenier", les "Ardoins", les "Dopsie", mais il y a aussi les "Carrier". Dwignt est le petit cousin de notre ami Chubby Carrier de « La Fayette ». Il est accompagné part Ruben Moreno et part le groupe Zydeco Soul. Ils délivrent des sons texans, louisianais, créoles mâtinés d'une touche de R'n'B.

Ayant chaussé mes santiags de danse comme d’habitude, j’ai regretté que Ruben « se tape » tout le travail au « diatonique ». J’aurais voulu voir plus de Dwight à l’accordéon. Cependant ils nous ont fait danser jusqu’à 1 heure du matin, heure fatidique de fermeture des portes du Palais du Littoral. Jouant des valses lentes mais aussi du boogie, ils nous ont conquis avec des morceaux tels que « Tennessee Wiskey » de Chris Stapleton, « Last Night I Got Loaded A Bottle Of Wine » de Los Lobos. « Long Time Ago » et « On A Rest Of The Day » ont fait claquer les bottes sur le parquet. Mais pourquoi notre jeune Chicano-Créole de Houston Texas nous a-t-il fait attendre le rappel pour que nous puissions enfin entendre Dwight à l’accordéon ?

Mystère… Et voilà une belle soirée qui s’achève, en nous laissant rêver à un second jour de festival.

Ruben Moreno - accordéon / chant / rubboard
Dwight Carrier - accordéon / guitare / voix
Joseph Tobiah Whitfield - basse
Albert Antonio Stewart – batterie

photo © Lola Reynaerts








photo © Paul Jehasse